Au diable la Journée de LA femme!

Catherine Paradis, responsable du dossier de la condition des femmes

On le répète année après année : le 8 mars n’est pas un événement commercial, une deuxième St-Valentin ou une deuxième fête des Mères, où on offre des fleurs ou des rabais sur divers produits censés plaire aux femmes. Ce n’est pas non plus la Journée de LA femme. « [...] les femmes sont nombreuses et diverses. Toutes uniques, toutes différentes, toutes des individus à part entière. Incarnant chacune leur genre à leur manière. Et le 8 mars précisément, ce sont leurs voix, multiples et plurielles, qui se font entendre. »1

La Journée internationale DES DROITS DES FEMMES

« Cette journée a une longue histoire et son appellation a évolué au fil du temps. Elle reste variable, selon la langue de l’interlocuteur ou de l’interlocutrice, selon les pays, l’inclination politique… »2. Cette année, le Collectif 8 mars, qui représente plus de 700 000 femmes au Québec provenant autant des groupes autonomes de femmes que des organisations syndicales, a décidé de préciser le nom et d’y ajouter la notion de DROITS : « Nous voulons utiliser le vocable “Journée internationale des droits des femmes” pour désigner la journée du 8 mars afin de lui donner une perspective militante et féministe et rappeler qu’il s’agit d’une journée pour dénoncer les nombreuses discriminations et violences faites aux femmes »3. Le 8 février dernier, le Collectif a d’ailleurs écrit au Conseil du statut de la femme pour l’inviter à utiliser cette appellation, comme lui, pour éviter le détournement du sens de la journée4. Des représentations ont également été faites pour que l’ONU change l’appellation de cette journée.

« Le 8 mars, c’est l’occasion d’affirmer l’importance des luttes pour les droits des femmes, de saluer les combats menés en faveur de leur reconnaissance sociale et politique et de poursuivre les batailles pour que leurs droits cessent d’être bafoués partout sur la planète, rappelle le Collectif dans son argumentaire. C’est un rappel que les droits des femmes ne sont pas respectés et que l’égalité de fait n’est pas atteinte. »5

Le 8 mars 2019 : Le respect, ça se manifeste!

Chaque année, au Québec, le Collectif 8 mars propose un thème et un visuel à l’ensemble des groupes et organismes féministes du Québec, afin de les inspirer et de les soutenir dans leur mobilisation. Cette année, le thème est « Le respect, ça se manifeste! »

Pourquoi ce thème? « Face à la montée des populismes de droite, du conservatisme, des intolérances raciales et religieuses et des inégalités, nous nous unissons pour exiger le RESPECT.

  • Parce que nous sommes plus nombreuses à subir la violence, à vivre dans la pauvreté, à travailler au salaire minimum, à être monoparentales, à gagner un salaire moindre malgré des compétences équivalentes;
  • Parce que nous sommes plus nombreuses à assumer les tâches ménagères, à prendre soin d’un enfant ou d’un parent malade;
  • Parce que nous sommes moins nombreuses dans les lieux de pouvoirs, qu’ils soient politiques, économiques ou culturels, et moins nombreuses dans les livres d’histoire;
  • Parce que la plupart des vérités énoncées ci-haut touchent de façons encore plus criantes certaines d’entre nous qui sommes autochtones, racisées, handicapées, transgenres, en situation de pauvreté, etc.

Tant que notre monde ne sera pas égalitaire et ouvertement féministe, nous continuerons d’exiger le respect et de manifester, sans jamais laisser aucune femme de côté. »6

Porter l’épinglette, qu’est-ce que ça change?

En portant l’épinglette du 8 mars, vous affirmez que vous êtes féministes et affichez votre détermination à poursuivre la lutte pour le plein respect de nos droits fondamentaux, dont celui de l’égalité entre les femmes et les hommes. Autrement dit, vous manifestez votre appui au mouvement féministe.

Les épinglettes sont en vente au local du syndicat (B-210) au coût de 3 $. 

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Chaque mot compte :

Journée
parce qu’il est encore important de se mobiliser, ne serait-ce qu’un jour
internationale
parce que partout dans le monde des femmes subissent des oppressions
de lutte
parce que cela poursuit la longue histoire des luttes des femmes
pour les droits
parce que non, les femmes ne veulent pas des fleurs, mais les mêmes droits que les hommes
des femmes
parce que ça concerne toutes les femmes, quelles qu’elles soient, dans leur diversité plurielle.7

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Notes

  1. 8 mars, « La “Journée de la Femme” n’existe pas! Dites plutôt “journée des femmes” », [En ligne]. Adresse URL :http://8mars.info/journee-des-femmes-au-pluriel, page consultée le 12 février 2019.
  2. Ibid.
  3. Collectif 8 mars, Argumentaire à l’appui du changement de nom lié au 8 mars, octobre 2018 [document PDF reçu par courriel].
  4. Lia Lévesque, « Le Collectif 8 mars en a assez de la récupération commerciale de la Journée internationale des femmes », Huffpost, 8 février 2019, [En ligne]. Adresse URL :https://quebec.huffingtonpost.ca/2019/02/08/collectif-8-mars-recuperation-commerciale-de-la-journee-international-des-femmes_a_23665174/, page consultée le 25 février 2019.
  5. Ibid., Collectif 8 mars.
  6. Fédération des femmes du Québec, « Journée internationale des femmes 2019 : Thème, visuel et calendrier », [En ligne]. Adresse URL :http://www.ffq.qc.ca/2019/01/journee-internationale-des-femmes-2019-theme-visuel/, page consultée le 12 février 2019.
  7. 8 mars, « Chaque mot compte », [En ligne]. Adresse URL : http://8mars.info/chaque-mot-compte, page consultée le 12 février 2019.