Le travail de l’avenir - dystopie ou utopie?

Texte à quatre mains: Caroline et Patricia

La vision pessimiste du travail - la dystopie - l’homme asservi à l’outil

Il parait que dans un futur proche de chez nous, le travail va totalement changer, que l’intelligence artificielle, les robots apprenants, la domotisation, les imprimantes 3D et la réalité virtuelle vont faire sortir le travailleur du travail. La «Machine» va mener le monde, à l’instar de HAL, l’ordinateur psychopathe de 2001, l’odyssée de l’espace. Stanley Kubrick avait tout juste. Victor Hugo a écrit, à propos de l’industrialisation: «Une immense force qui aboutit à une immense faiblesse, voilà ce qui fascine les hommes.» En fait, tout se passe comme si notre plus grande spécialité était d’oeuvrer à notre propre disparition. Depuis le début des temps industriels, de nombreuses révolutions dans nos modes de production ont travaillé peu à peu à faire migrer l’être humain vers le faire humain.

Le travailleur et la travailleuse seront au service du rendement de la machine et pourraient même être éliminés s’ils nuisent à cette dernière. On remplacera la direction des ressources humaines par la centrale des ressources informatiques. Des évaluations totalement objectives, réalisées par des androïdes hyper sophistiqués, évalueront les performances. Finis les syndicats. Les travailleuses et les travailleurs seront fichés, cadrés, encodés, tronqués, métissés homme-machine, lobotomisés si récalcitrants, recyclés si inopérants. Le monde du travail reposera entre les mains toutes puissantes des Dieux Machines, omniscients, omnipotents et éternels… La seule obsolescence programmée sera celle de l’homme. Invoquons une dernière fois la parole de Victor Hugo:

Travail mauvais qui [...] qui donne, en somme,

Une âme à la machine et la retire à l’homme!1

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1. Extrait de Mélancholia, texte qui dénonce le travail des enfants en pleine ère industrielle

 

(Dépêchez-vous de lire le paragraphe suivant…)

 

Vision optimiste du travail - l’utopie - l’outil au service de l’homme (enfin!)

Il parait que dans un futur proche de chez nous, le travail va totalement changer, que l’intelligence artificielle, les robots apprenants, la domotisation, les imprimantes 3D et la réalité virtuelle vont changer notre rapport au travail. Rappelons que le mot travail vient du latin tripalium qui était un instrument de torture constitué de trois pieux et qui immobilisait l’homme puni dans une position de souffrance permanente. Une expression telle que bourreau de travail sera bannie de notre langage grâce à la technologie du futur. Le burnout sera éradiqué. Les employés ne travailleront plus que quelques heures par jour. Enfin, ils auront le temps de vivre!

Les ordinateurs seront au service de l’homme. L’expression «l’erreur est humaine» n’aura plus lieu d’être, car les ordinateurs seront en mesure de prévenir et de contrôler toutes nos bévues.

Imaginez...

Des bureaux aérés et lumineux dont le confort sera pris en charge par la domotisation.

Des espaces de travail communs, mais calmes.

Des espaces de repos confortables, garnis de jardins suspendus aquaponiques qui produiront les aliments dont nous aurons besoin tout en filtrant l’air. Et l’eau! L’équipe de Michel Ouellet clonée à l’infini.

Un traiteur gastronomique pour vos heures de dîner et vos goûters (sushi de tilapia et tomates ancestrales au basilic du jardin aquaponique).

Une garderie en plein air employant une éducatrice spécialisée par enfant.

Des massothérapeutes sur place tous les jeudis, dernière journée de travail de la semaine.

Un système informatique simple et convivial qui n’a besoin d’aucune mise à jour.

Des bureaux amovibles permettant de travailler debout, assis, couchés, à vélo… 

Des horaires flexibles adaptés aux biorythmes de chacune et chacun.

Cinq heures de travail par jour. Non, trois...

Cinq jours de vacances payés par mois. Non, six…

Et du soleil tous les jours (avec un espace spa où l’on simulera une petite pluie localisée afin de ne pas oublier la beauté de la brume matinale).

Imaginez!