Enseignement supérieur : parent pauvre de cette élection

Alain Dion, coordonnateur du SEECR

À quelques jours seulement du scrutin provincial, force est de constater que l’enseignement supérieur semble véritablement être tombé « entre les craques » des plateformes des différents partis politiques. Après maintenant 30 jours de campagne, nous ne savons que peu de choses quant aux engagements des différents partis au sujet de l’avenir des cégeps ou des universités. Même lors du débat électoral du 18 septembre dernier, qui a pourtant eu lieu à l’intérieur des murs du Cégep de Rimouski, l’enseignement supérieur est demeuré le parent pauvre des échanges.

En effet, ce débat n’a pas permis de connaitre les positions des différents candidats et candidates. Pourtant, en région, les institutions d’enseignement supérieur sont des lieux incontournables pour le développement éducationnel, social, culturel et économique de nos communautés. Nous aurions aimé les entendre sur la question du financement et de l’accessibilité au réseau collégial, et connaitre leurs positions sur le maintien de l’offre de programmes et des services aux élèves, particulièrement en région, dans un contexte de baisse démographique et de diminution de l’effectif étudiant. Nous aurions été également fort intéressés de connaitre leur réflexion sur le caractère national des diplômes et l’équivalence de la formation, en région comme en centre urbain.

Le SEECR espère que les partis se positionneront clairement sur ces enjeux avant la tenue du scrutin, le 1er octobre prochain, qu’il s’agisse du développement d’une vision nationale cohérente de l’offre de programmes qui éviterait de mettre certains collèges en concurrence; de la mise en place de mesures incitatives favorisant la mobilité des élèves des collèges des grands centres (certains débordent littéralement) vers des cégeps en région qui peinent à recruter; ou encore de la révision du mode de financement des cégeps afin de tenir compte des réalités régionales. Ces solutions font largement consensus au Québec et nous espérons qu’elles trouveront écho dans les actions des partis politiques.

L’enseignement supérieur en région, c’est un joyau pour nos communautés. Les cégeps et les universités permettent à des jeunes de partout sur le territoire québécois d’avoir accès à un enseignement de qualité. Elles et ils ont le droit de développer leur plein potentiel, de Gaspé à Rouyn-Noranda, de Rimouski à Saguenay, toutes et tous ont droit aux mêmes services, aux mêmes chances. Il faut se donner les moyens de soutenir nos institutions et assurer ainsi l’occupation dynamique de l’ensemble du territoire québécois. La vitalité sociale, culturelle, sportive et économique des cégeps et des universités dans nos communautés favorise à la fois le maintien de nos populations et offre même un attrait déterminant pour des familles qui souhaiteraient s’y établir. S’il est pour nous important que soient maintenues l’accessibilité maximale aux études collégiales et une offre variée de programmes, il est aussi fondamental que soit assuré le développement durable des collèges en région aussi bien que des collèges urbains.