L’odoriférant - Chronique sportive IV

Hugo Boulanger, responsable des communications, de la mobilisation et de la gestion interne

Le jupon dépasse, j’étais un fan fini de la chronique devenue le temps d’un instant une baladodiffusion Le Spornographe, offerte par les brillants Jean-Philippe Wauthier, Olivier Niquet et Jean-Philippe Pleau (oui, deux Jean-Philippe…), qui parodiait toute la folie médiatique entourant la couverture des Canadiens de Montréal. Semble-t-il que cette émission a toutefois cessé d’exister… à moins qu’une personne technophile parmi vous me fasse la grâce de m’indiquer où le désopilant trio continue de sévir.

Bref, cette petite chronique s’inspire largement de ces messieurs en abordant de façon un peu niaise l’actualité relative à notre sport national. Errerais-je?  Fort probablement. Niaise-je? Assurément.

 

Mea culpa

Depuis le début de l’année, Élise Côté-Levesque, vaillante membre du comité d’information du SEECR et accessoirement enseignante en français, tique à chaque utilisation du mot « Canadiens » que j’emploie souvent pour nommer l’équipe comme étant une personne morale. Comme dans « Canadiens va-tu faire les séries c’t’année? » Mettons.

C’est que madame Côté-Levesque-avec-pas-de-é-à-son-évêque annonçait principalement son malaise quant au fait que le terme « Canadiens » soit accordé au pluriel plutôt qu’au singulier. Or, il appert qu’elle avait tout à fait raison, et il m’eût fallu dire en lieu et place « Canadien peut-il prétendre à une place en séries éliminatoires en cette année de grâce? » ou une affaire de même.

C’est donc dire que je vous ai éconduits depuis le début de l’année en pensant bêtement que le nom officiel du club était « le club de hockey les Canadiens de Montréal » alors qu’il s’appelle « le club de hockey le Canadien de Montréal ». Ma confusion s’explique par le fait que les journalistes utilisent souvent le terme « les Canadiens de Montréal » pour parler de notre équipe chouchou. Ça pis le Tricolore, la Sainte-Flanelle, le CH, les Glorieux, etc.

Mais je ne suis pas le seul à commettre ce genre d’erreur linguistique… En effet, plusieurs personnes semblent croire que le h du « CH » serait lié au mot « habitant ». Mais il n’en est rien… L’erreur d’usage de cette abréviation (qui signifie « hockey », pas « habitant », en passant) a été commise publiquement pour la première fois en 1924, et figurez-vous que cette duperie perdure toujours aujourd’hui, 101 ans plus tard…  Pensez-y donc à deux fois avant de scander un  « Go Habs Go » entre deux bouchées de roteux, vous n’avez pas rapport, et c’est beaucoup plus grave que d’ajouter un s à « Canadien », bon. 

Pour en savoir plus sur la passionnante histoire de ce grand club, n’hésitez pas à consulter le lien suivant :

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/canadiens-de-montreal

Oui, c’est l’Encyclopédie canadienne. Non, je ne suis pas devenu fédéraliste.

 

Retour sur la saison et sur les prédictions

On va se le dire, les partisans de Canadien (ark, je me sens tout drôle) ont eu droit à une saison pleine de rebondissements cette année : début de saison atroce, soubresaut dans le temps des fêtes, retour dans les bas-fonds en janvier, lueur d’espoir après le tournoi des s’4 nations pour finalement conclure l’année de façon un peu ordinaire en attendant le match ultime pour assurer une qualification en séries. À cette grâce s’ajoute l’arrivée d’un certain Ivan Demidov, le jeune prodige russe qui a un je-ne-sais-quoi de très très très prometteur.

Qu’à cela ne tienne, le CH a nettement surpassé les attentes et ne s’est pas contenté d’être dans le « mix » comme proposé au mois de septembre dernier par les dirigeants du club. J’avoue avoir été un peu trop enthousiaste avec la production de Cole Caufield dans mes oracles du début de la saison, mais sa récolte de 37 buts a tout de même été appréciable. Grosse saison pour tous les membres du premier trio, en fait, beau travail les p’tit gars! Ça faisait longtemps que la première unité à l’attaque de Canadien ne pouvait pas se comparer avantageusement à l'élite de la ligne nationale. ;)

Comment ne pas mentionner l’épatante saison de Lane Hutson, qui devrait normalement être le premier joueur du tricolorore récipiendaire du trophée Calder (remis à la meilleure recrue de la LNH) depuis un certain Ken Dryden… en 1972. Non seulement a-t-il réussi à ne pas trop se faire faire mal, mais il a assurément établi de nouveaux standards en termes de défenseur à caractère offensif, et ce, à seulement 21 ans. 

Grosse déception pour le cerbère auxiliaire du CH Cayden Primeau, qui a dû ronger son frein dans la LAH en seconde portion de la saison. Il a tout de même connu de superbes performances amenant son équipe vers les séries, mais un certain Jacob Fowler semble en voie de lui ravir le tapis de dessous ses jambières pour le prochain poste disponible avec le grand club.

Patrick Laine a été ce qu’il devait être, c'est-à-dire un spécialiste de l’avantage numérique. Bien qu’il ait fait rager bon nombre de partisans avec son engagement questionnable (euphémisme ici), il faut tout de même considérer que sa production offensive projetée sur une saison complète aurait été de près de 40 buts…

Anderson, Gallagher et Dvorak ont finalement tiré leur épingle du jeu et ont montré toute l’importance d’avoir quelques valeureux vétérans au sein de l’équipe.

David Savard prendra sa retraite après cette saison, et je pense que c’était la bonne décision à prendre. Visiblement, le spécialiste défensif était au bout de ses ressources et mérite pleinement du repos. Merci, Dâvid, pour les nombreux tirs bloqués, en espérant que tu ne seras pas trop magané dans ta quarantaine. Trop tard pour lui souhaiter ça peut-être.

Salutations à un autre Québécois, Alexandre Carrier, dont l’acquisition a tout simplement transformé l’aspect défensif de l’équipe au cours de la saison.

Pour les autres, rien de trop intéressant à dire si ce n’est qu’il nous faudrait au moins deux joueurs de qualité pour jouer sur la deuxième ligne avec notre nouvelle recrue russe, puisque Dach n’a pas encore fait la démonstration qu’il pouvait prendre une telle responsabilité.

 

Ce qu’il reste en relève

Il ne reste plus grand chose dans la réserve de Canadien. Jacob Fowler et David Reinbacher, déjà avec le Rocket de Laval, constituent probablement les deux meilleurs espoirs. Le jeune défenseur devrait par ailleurs entamer la prochaine saison avec le CH à moins d’une surprise majeure. Pour ce qui est de notre joyau de gardien de but, il devra assurément jouer dans la ligue américaine encore 2 à 3 saisons avant de rejoindre le Tricolore. Michael Hage restera probablement, quant à lui, dans le circuit universitaire cette année et les autres jeunes joueurs (Beck, Roy, Xhekaj le frère de l’autre) seront probablement confinés à un titre de joueur de soutien si leur rappel finit par survenir.

 

Cet été (qui ne veut pas arriver)

Armia et Dvorak partiront-ils à la suite de l’échéance de leur entente contractuelle?

Laine fait-il encore partie des plans de l’équipe?

Canadien va-t-il échanger un de ses ou ses deux premiers choix de première ronde pour aller chercher un joueur convoité?

Qui fera l’objet de la sélection estivale de Canadien au prochain repêchage?

Que de questions! Et j’ai bien hâte d’y répondre à l’automne prochain dans la première publication annuelle de la Riposte!

 

Le meilleur du meilleur

Pour conclure l’année, j’ai choisi de vous donner mes citations préférées (autres que celles déjà évoquées dans cette chronique) de Martin St-Louis pour la saison 2024-2025:

  • « La bière goûte meilleur après la victoire. » (5 novembre 2024)

  • « Dans les moments stressants, habituellement l’enthousiasme elle drop tsé. Quand ma femme est stressée, y’a pas beaucoup d’enthousiasme à la maison. Fait que je pense que c’était bon d’être ensemble et d’essayer de mettre du gaz sur notre enthousiasme. » (16 avril 2025) 

  • « Il y a une grosse différence entre devoir manger… et avoir faim. » (4 janvier 2025)

  • « Depuis que je suis arrivé, Gally a amélioré son logiciel. Comme un iPhone! » (22 novembre 2024)

Ah… Ce Martin… Un philosophe, que dis-je, un poète! Je m’excuse, Mart, d’avoir proposé que l’on t’adjoigne un entraîneur d’expérience. Tu n’en avais visiblement pas besoin. À la saison prochaine!