Invitée: Tina Laphengphratheng (découvrez la fille derrière LE nom)
Grande première, l'entrevue se déroule au bureau de notre invitée!
HB : Allo madame Laffe euh… Laffeingne-fra… euh… Allo Tina! Comment vas-tu, dis-moi? J’espère que tu réalises la chance que tu as non seulement d’être interviewée dans La Riposte mais, en plus, d’avoir ce service à domicile?
TL : Han?
HB : Bin d’habitude, ce sont les personnes invitées qui viennent à moi. Tsé, il faut bien payer la rançon de la gloire, c’est pas gratis…
TL : OK, wow, je n’avais pas réalisé ma chance, on dirait.
HB : C’est pas grave, ça arrive même aux meilleur·e·s! En fait, je constate que le début de chaque entrevue est toujours un peu boiteux, mais mes sujets finissent éventuellement par livrer de quoi de pas pire, finalement.
TL : Ouan, j’imagine.
HB : Bon, on va commencer par « l’éléphant dans la pièce ». Veux-tu bien me dire comment on prononce ton nom exactement?
TL : Facile, Tina : T-I-N-A. Bin non, j’te niaise, je sais que tu parles évidemment de mon nom de famille. C’est pas si compliqué; dans le fond, il suffit de prononcer les ph comme des p. Ça sonne donc comme « Lapengprateng ».
HB : La-Peigne-Pra-Teigne? Haha, c’est quand même un peu drôle, non? Mais bon, j’étais pas, mais pas du tout, dessus à la première lecture! Aimerais-tu nous partager l’origine de ce nom de famille qui comporte 2 g, 2 p et 3 h? C’est pas rien quand même…
TL : C’est laotien. Mon père est originaire du Laos. Je ne connais pas la signification de mon nom, ou même s’il possède une signification. Moi, je viens de Lanaudière…
HB : Oh, exotique! Le Laos, j’veux dire, pas Lanaudière, la place dont tous les nouveaux profs sont issus finalement… Tina, je me suis laissé dire que tu étais, toi aussi, de la race des gens qui aiment s’infliger des tortures non nécessaires comme plonger dans les eaux glaciales du fleuve sans y être obligée. Qu’en est-il exactement, j’veux dire, pourquoi infliger tant de violence à ton p’tit corps?
TL : Pourquoi pas? C’est pas si violent, en fait. C’est quelque chose qui me fait beaucoup de bien. Après le choc initial, le corps sécrète des hormones qui nous procurent éventuellement un grand bonheur et une sensation de bien-être. C’est le même phénomène qui est observé chez les sportifs. C’est comme une sorte de drogue, et j’y suis accro!
HB : L’addiction à la drogue, ça, je peux comprendre. C’est l’eau frette qui ne me rentre pas dans la tête… Surtout quand on dit que ça procure éventuellement du bonheur. Prochaine question : possèdes-tu ou as-tu déjà possédé un animal de compagnie et, si oui, quel serait le potin le plus scandaleux qu’il pourrait nous révéler sur ta personne?
TL : J’ai deux chiens : Paco et Tommy. Tommy, c’est pas moi qui ai choisi ce nom-là, on l’a adopté dans un refuge animalier. Ce sont des croisés. Ils pourraient sûrement dire que je parle vraiment beaucoup et qu’il m‘arrive même de crier en dormant. Des mauvais rêves ou des rêves bizarres, tsé. Je les dérange souvent et, visiblement, je perturbe leur sommeil!
HB : Hon… pauvres eux autres! On continue. Quelle est la chose la plus étrange que tu aies déjà mangée (volontairement ou non)?
TL : Rien de particulier au Québec, mais j’ai mangé une couple de fourmis pendant un voyage au Laos. Pas par exprès, là, c’est qu’elles étaient collées dans du riz gluant. C’était nettement trop d’efforts pour les enlever, et je me suis dit que c’étaient des protéines gratuites. Je les ai mangées comme si de rien n’était.
HB : Ah ouin? Pis, qu’est-ce que ça goûte?
TL : En gros, ça goûte la sauce que t’as mise sur le riz.
HB : Logique… Décevant un peu, mais logique. Tina, en supposant que tu sois la responsable du département de recherche et de développement d’une grande entreprise alimentaire, quelle saveur de crème glacée suggèrerais-tu de mettre sur le marché? Pas le droit de dire “riz gluant et fourmis”.
TL : Je n’aime pas trop le sucre, à vrai dire… Je ne serai donc jamais en charge de déterminer une nouvelle saveur de crème glacée. Mais puisqu’il le faut, j’irais pour une saveur plutôt salée, ou sucrée-salée comme compromis. Je sais pas… un genre caramel salé ou une affaire de même. Mais tsé, SALÉ.
HB : Confidence : personnellement, j’égraine quelques biscuits soda dans ma crème glacée à saveur de vanille ou de chocolat. Ça fait un peu l’effet croustillant d’un cornet régulier mais… salé. Dis-le pas à personne, là là, c’est mon secret…
TL : Promis, mais je pense que je vais l’essayer moi aussi!
Philippe De Carufel passe devant le porte du bureau de Tina.
PDC : Salut la compagnie! Qu’est-ce que vous faites là? Ça ne se passe pas au SEECR, cette entrevue?
HB : Non, je trouvais qu’il y avait trop de distractions là-bas. Ça empêche le sujet de se plonger dans de profondes réflexions…
PDC : C’est vrai que c’est pas toujours évident de travailler là-bas… Y a les nombreuses visites (toutes féminines) pour Étienne, les pas de danse endiablés d’Elodie, les jokes de mononc’ de Julie, la mauvaise humeur légendaire de Jessie… Vous faites bien, dans l’fond. Allez, je vous laisse à votre travail.
Philippe prend soin de faire de gros guillemets avec ses doigts quand il dit le mot “travail” et repart.
HB : Merci Phil, t’es bin fin. (Se tournant vers Tina :) Reprenons. Quelle est la chose la plus étrange que tu as pu faire en état d’ébriété? Je te rappelle que nous sommes un journal sérieux. Attention.
TL : Prémisse : je ne suis pas particulièrement prudente dans la vie… Je dirais que la chose la plus bizarre que j’ai faite quand j’étais sur le party, ça a été de dormir directement dans un bar dans lequel j’avais passé la soirée. C’était lors d’un voyage en Thaïlande. On a fait la fête, et j’ai fini par dormir dans un hamac au beau milieu du bar. Ça peut sembler bizarre, mais c’était quand même mieux que de dormir dans notre p’tit bungalow plein de coquerelles. Il ne m’est rien arrivé de spécial, finalement, et je me suis fait un bon ami avec qui je suis toujours en contact aujourd’hui :)
HB : OK wow, une globe-trotteuse finalement!
TL : Pas tant que ça, non. Ce voyage était le même que celui où j’ai mangé le fameux riz aux fourmis du Laos… Je ne suis pas si big shot que ça!!
HB : Tant que t’as pas mangé de coquerelles, j’me dis que c’est pas si pire!! Peux-tu m’expliquer comment une petite fille de 10-12 ans décide comme ça de faire un bac en littérature? Pis t’as pas le droit de me dire que c’est un accident.
TL : C’était pas un accident, c’était voulu. En fait, j’hésitais entre ça et une formation en sexologie. Ça peut sembler éloigné, mais les deux champs ont les humains (et leur psyché) en commun. J’ai très peu de tabous, je n’ai pas peur de nommer les vraies affaires… J’aurais été pas pire en sexologie, j’pense. Mais j’adore lire et j’aime aussi écrire. Il faut dire que je suis quelqu’un qui aime interpréter (intensément) les choses et les évènements. Là, je suis payée pour interpréter des œuvres littéraires et les présenter aux étudiantes et aux étudiants. Je me considère comme une sorte d’interprète de ces ouvrages, une traductrice de poésie si on veut.
HB : Oh, ça c’est beau! Et si je te disais que ta vie était un film, quel en serait le titre et qui incarnerait ton personnage?
TL : Il faudrait que ce soit un genre de film à la fois comique et dramatique… Un genre de Fabuleux destin de Tina Laphengphratheng, peut-être? Ce serait plus dur à prononcer que “Amélie Poulain”, mais ce serait un peu dans le même esprit. Je suis une personne à la fois sensible et qui aime profiter de la vie. Pour ce qui est de l’actrice, je pense que je serais la meilleure personne pour jouer ce personnage. Je suis zéro comédienne, mais m’incarner, je serais bonne là-dedans.
HB : Je te verrais effectivement bien jouer ton propre rôle! Dernière question, une difficile… Que choisis-tu entre toujours donner le même cours plate et toujours être en train de corriger des travaux plates?
TL : Ouin, les deux seraient plates, en fait… Je choisis le cours plate en me disant que je pourrais toujours essayer de l’améliorer. De toute façon, qui aime vraiment ça, corriger? C’est sûr que c’est plaisant de suivre le progrès de nos élèves, mais l’attribution de notes, ce n’est pas ce que je préfère.
HB : On est déjà rendus à la fin, Tina, je tiens à te remercier de t’être prêtée au jeu!
TL : Ça m’a fait plaisir!
HB : Attention, ta vie va peut-être changer à partir de maintenant. La gestion du vedettariat, c’est pas donné à tout le monde!
TL : Haha OK, je vais faire mon possible!